En dépit du climat délétère et de l’avenir certain, certains secteurs résistent bien à la crise. C’est le cas du marché des véhicules d’occasion qui devrait atteindre cette année en France un niveau de ventes record. Aux États-Unis également, le marché se porte bien : la demande est soutenue et les prix grimpent.

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En France, on s’oriente vers une année de tous les records

Personne n’aurait pu imaginer que dans ce contexte économique sans précédent, le marché des véhicules d’occasion puisse aussi bien se porter. Et pourtant, il semblerait que ce secteur ne connaisse pas la crise.

Sur les 4 premiers mois de 2021, entre 2 et 2,1 millions de véhicules d’occasion ont été immatriculés sur le territoire français. Soit une progression de quasiment 9% si l’on compare ce chiffre avec celui de la même période en 2019 – donc avant la crise sanitaire – les chiffres des ventes de janvier à avril 2020 ne pouvant décemment servir de comparaison, le confinement ayant causé la chute des ventes. Si on extrapole les chiffres des 4 premiers mois de 2021 sur l’ensemble de l’année, les ventes devraient franchir la barre des 6 millions de véhicules de seconde main et ainsi dépasser largement les 5,7 millions de voitures d’occasion vendues en 2019.

Les ventes précédant l’été devraient confirmer cette tendance

Traditionnellement, les acquéreurs de véhicules d’occasion se bousculent dans les semaines qui précèdent les grandes vacances d’été. Et autant dire que l’engouement pour les voitures de seconde main les 4 premiers mois de l’année laisse présager une cuvée 2021 exceptionnelle.

Il ne faut en effet pas oublier que les ventes de véhicules d’occasion ont atteint tous les records début 2021, malgré un confinement d’un mois en avril.

Le marché du neuf recule tandis que celui de l’occasion progresse

Après une année 2020 qui a atteint son plus bas niveau depuis 1975 avec 1,65 million d’immatriculations, le marché des voitures particulières neuves a connu un démarrage timide en 2021.

Car si sur les 5 premiers mois de 2021, les ventes de véhicules neufs affichaient une hausse de 50,1% par rapport à 2020, comparées à 2019, elles sont en chute de 22,7%. Autant dire que la reprise se fait attendre sur ce segment.

Un malheur n’arrivant jamais seul, les constructeurs automobiles se retrouvent cette année face à une pénurie mondiale de semi-conducteurs. Résultat : l’activité des sites de production est perturbée et certaines chaînes sont même à l’arrêt. D’après le cabinet IHS Markit, le secteur aurait déjà perdu un million de véhicules dans le monde entier du fait de cette pénurie qui pourrait affecter les lignes de production jusqu’en 2023.

Les occasions ont la cote auprès des automobilistes

L’amélioration sur le long terme de la qualité des véhicules est incontestablement un des facteurs qui expliquent l’engouement actuel pour les voitures d’occasion.

Les véhicules ont une durée de vie plus longue, ce qui facilite la revente après plusieurs années d’utilisation.

Les ventes de véhicules récents sont soutenues par le leasing

Cette forte demande d’occasions récentes se combine parfaitement avec l’offre grandissante des véhicules de 2 ou 5 ans sur ce marché.

Il se trouve que grâce aux modes de financement modernes, le marché de l’occasion est régulièrement alimenté en véhicules récents. En effet, depuis plusieurs années, les acquéreurs de véhicules neufs choisissent dans la majorité des cas d’opter pour les solutions proposées par les constructeurs de location longue durée ou de location avec option d’achat. Si bien qu’une fois le contrat arrivé à terme, les consommateurs changent de véhicule, et l’ancien se retrouve sur le marché de l’occasion.

Outre-Atlantique, le marché de l’occasion se porte aussi très bien

Du côté des Etats-Unis, la demande de véhicules d’occasion est soutenue, notamment en ce qui concerne les pick-up et les SUV. Mais contrairement au marché français, les prix Outre-Atlantique de voitures de seconde main ont une nette tendance à s’envoler, avec une augmentation de pas moins de 48% en un an selon la société de vente aux enchères Manheim.

Le marché américain est soutenu par une forte consommation

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène :

  • La production de voitures neuves est limitée, tous les constructeurs de la planète devant actuellement faire face au problème de la pénurie de composants électroniques ;
  • Les consommateurs américains ont pour la plupart réussi à maintenir leur pouvoir d’achat et ils préfèrent s’offrir un véhicule personnel plutôt que de prendre les transports en commun ;
  • Les automobilistes américains changent de plus en plus souvent de voiture et alimentent le marché de l’occasion avec des véhicules plus récents qui présentent un faible kilométrage.

En dépit de la situation de crise sanitaire qui perdure et affecte quasiment l’ensemble des secteurs économiques, en France le marché des véhicules d’occasion réussit à tirer son épingle du jeu. À tel point que le seuil des 6 millions d’immatriculations devrait être franchi d’ici fin 2021. Aux États-Unis aussi, la demande de véhicules de seconde main est soutenue et les prix des voitures d’occasion grimpent. Deux marchés qui se portent extraordinairement bien et ont encore de beaux jours devant eux. D’autant plus que le ralentissement de la production de véhicules neufs dû à la pénurie des semi-conducteurs pourrait perdurer encore jusqu’en 2022 voire 2023.

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